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Book Lovers

Emily Henry

It’s starting to feel like I’m exposing myself and all my preferences in terms of romances. Book Lover’s another case of rivals falling in love with each other, more bickering and more tension… Are you perhaps getting used to it? Or am I just becoming too predictable? The little something about this book and that I love to read in books, is when the protagonists point out and deprecate popular romantic tropes, used and reused in media, only to find themselves experiencing them a little against their will.

The passage that I chose to translate illustrates everything I mentioned above. I enjoyed translating it because I spent a ridiculous amount of time researching cue sports and its terminology and I think that’s one of the things I love the most about the job; endless research on words and niches and learning new things every day thanks to it.

original version

english

“How about,” Charlie says, “a game of pool. If I win, you tell me why you’re really here, and if you do, I’ll tell you about my day.”

I snort and look away, hiding my lying dimple as I tuck my phone into my bag, having confirmed Libby made it home safely. “I don’t play.”

Or I haven’t since college, when my roommate and I used to shark frat boys weekly.

“Darts?” Charlie suggests.

I arch a brow. “You want to hand me a weapon after the turn my night has taken?”

He leans close, eyes shining in the dim bar lighting. “I’ll play left-handed.”

“Maybe I don’t want to hand you a weapon either,” I say. His eye roll is subtle, more of a twitch of some key face muscles. “Left-handed pool, then.”

I study him. Neither of us blinks. We’re basically having a sixth-grade-style staring contest, and the longer it goes on, the more the air seems to thrum with some metaphysical buildup of energy.

I slink off my stool and drain my second beer. “Fine.”

We make our way back to the only open table. It’s darker on this side of the restaurant, the floor stickier with spilled booze, and the smell of beer emanates from the walls. Charlie grabs a pool cue and a rack and starts gathering the balls in the center of the felt table. “You know the rules?” he asks, peering up at me as he leans across the green surface.

“One of us is stripes and one of us is solids?” I say.

He takes the blue chalk cube from the edge of the table and works it over the pool cue. “You want to go first?”

“You’re going to teach me, right?” I’m trying to look innocent, to look like Libby batting her eyelashes.

Charlie stares at me. “I really wonder what you think your face is doing right now, Stephens.”

I narrow my eyes; he narrows his back exaggeratedly. “Why do you care why I’m here?” I ask.
“Morbid curiosity. Why do you care about my bad day?” “Always helpful to know your opponent’s weaknesses.” He holds the cue out. “You first.”

I take the stick, flop it onto the edge of the table, and look over my shoulder. “Isn’t now the part where you’re supposed to put your arms around me and show me how to do it?”

His mouth curves. “That depends. Are you carrying any weapons?”

“The sharpest thing on me is my teeth.” I settle over the cue, holding it like I’ve not only never played pool before but have quite possibly only just discovered my own hands.

Charlie’s smell—warm and uncannily familiar—invades my nose as he positions himself behind me, barely touching. I can feel the front of his sweater graze my bare spine, my skin tingling at the friction, and his arms fold around mine as his mouth drops beside my ear.

“Loosen your grip.” His low voice vibrates through me, his breath warm on my jaw as he pries my fingers from the cue and readjusts them. “The front hand’s for aiming. You’re not going to move it. The momentum”—his palm scrapes down my elbow until he catches my wrist and drags it back along the cue toward my hip—“will come from here. You just want to keep the stick straight when you’re starting out. And aim as if you’re lining up perfectly with the ball you want to sink.”

“Got it,” I say.

His hands slide clear of me, and I will the goose bumps on my skin to settle as I line up my shot. “One thing I forgot to mention”—I snap the stick into the cue ball, sending the solid blue one across the table into the pocket—“is that I did used to play.”

I walk past Charlie to line up my next shot.

“And here I thought I was just a really good teacher,” he says flatly.

I pocket the green ball next, and then miss the burgundy one. When I chance a glance at him, he looks not only unsurprised but downright smug. Like I’ve proven a point.

He pulls the cue from my hands and circles the table, eyeing several options for his first shot before choosing the green-striped ball and getting into position. “And I guess I should’ve mentioned”—he taps the cue ball, which sends the green-striped ball into a pocket, the purple-striped ball sinking right behind it—“I’m left-handed.”

translation

« Pourquoi pas… », dit Charlie, « une partie de billard. Si je gagne, tu me dis pourquoi t’es vraiment là. Si c’est toi qui gagne, je te raconte ma journée. »

Je pouffe et détourne le regard, dissimulant ainsi le tic révélateur qui creuse ma joue, alors que je glisse mon portable dans mon sac après m’être assurée que Libby était bien rentrée au cottage.

« Je joue pas au billard. »

Ou plus depuis la fac, du moins, quand ma colocataire et moi avions pour habitude de nous jouer de ces gars de fraternités tous les weekends.

« Fléchettes? » propose Charlie.

J’arque un sourcil. « Tu veux me mettre une arme blanche entre les mains après la tournure qu’a pris ma soirée? »

Il se penche vers moi, le regard brillant sous les lumières tamisées du bar. « Je jouerai de la main gauche.

— Et si moi, je refuse de te mettre une arme blanche entre les mains ? » je renchéris.

Il lève les yeux au ciel de manière tellement subtile, qu’on dirait presque un battement de cil forcé.

« Billard de la main gauche, alors. »

Je le dévisage un instant. Ni lui, ni moi ne clignons des yeux, lancés dans un duel de regards comme deux gamins de sixième, et plus ça va, plus l’atmosphère se densifie, vibrant avec une sorte d’énergie métaphysique condensée.

Je descends de mon tabouret, ainsi que le reste de ma seconde bière. « D’accord. »

Nous nous dirigeons vers la seule table de libre. Il fait plus sombre dans ce coin du restaurant, où le sol colle à cause de verres renversés et où l’odeur de bière émane des murs. Charlie s’empare d’une queue de billard, d’un triangle, et commence à rassembler les billes au centre de la table feutrée.

« Tu connais les règles? demande-t-il, en levant les yeux vers moi pendant qu’il se penche sur la surface verte.

— L’un d’entre nous joue les billes cerclées et l’autre les billes pleines? »

Il prend le carré de craie bleue qui reposait sur le bord de la table et en enduit l’extrémité de sa queue de billard.

« Tu veux commencer?

— Tu vas m’apprendre comment on fait, pas vrai? »

J’essaye d’adopter une moue innocente, un peu comme celle de Libby quand elle fait les yeux doux.

Charlie me fixe, impassible.

« Je suis vraiment curieux de savoir ce que t’essayes de faire faire à ton visage là, Stephens. »

Je plisse les yeux et il plisse les siens exagérément en retour.

« Pourquoi t’as envie de savoir ce que je fais ici? je demande.

— Curiosité morbide. Pourquoi t’as envie de savoir comment s’est passée ma journée?

— Connaître les faiblesses de ses adversaires a ses avantages. »

Il me tend la queue.

« Toi d’abord. »

Je lui arrache le bâton des mains et le fait rebondir sur le bord de la table avant de lancer un regard à Charlie par-dessus mon épaule.

« C’est pas le moment où t’es supposé m’entourer de tes bras pour me montrer comment faire? »

Ses lèvres se recourbent.

« Ça dépend. T’es armée ?

— Le truc le plus aiguisé sur moi sont mes dents. »

Je me place contre la queue, ne la tenant pas seulement comme si je n’avais jamais joué au billard auparavant, mais aussi comme si je venais tout juste de découvrir l’existence de mes mains.

L’odeur de Charlie — chaleureuse et étrangement familière — envahit mes narines alors qu’il se positionne derrière moi, me frôlant à peine. Je sens les mailles de son pull effleurer ma colonne vertébrale, ma peau exposée fourmillant au simple contact, quand ses bras encerclent les miens et sa bouche rase mon oreille.

« Relâche ta poigne. » Sa voix grave résonne en moi, son souffle chaud sur ma mâchoire, alors qu’il défait mes doigts de la queue pour réajuster leur position. « Tu vises avec la main de devant. Elle ne bouge pas. C’est avec celle-là… » De sa paume, il retrace l’angle de mon coude pour aller saisir mon poignet, qu’il tire en arrière jusqu’au niveau de ma hanche. « …que tu prends de l’élan pour tirer. Quand tu casses, le mieux c’est de maintenir ton bâton droit. Et vise de telle sorte à ce que tu sois parfaitement parallèle à la bille que tu veux empocher.

— Compris », je murmure.

Ses mains me désertent et je m’efforce de ne pas frissonner trop fort en préparant mon coup.

« J’ai omis de te dire… » Je fais claquer la queue contre la bille blanche, expédiant la bleue pleine à l’autre bout de la table, tout droit dans la poche. « …que je jouais au billard. »

Je parade sous le nez de Charlie avant de me repositionner au-dessus de la table.

« Et moi qui pensais être un excellent mentor », dit-il d’un ton monotone.

J’empoche la bille verte et rate mon coup en visant la bordeaux. Lorsque je jette un œil dans sa direction, en plus de ne pas avoir l’air surpris, il semble tout bonnement satisfait. Comme si j’avais fait mes preuves.

Il me prend la queue des mains et contourne la table, jaugeant plusieurs de ses options avant de se positionner sur la bille cerclée verte.

« Et moi j’ai omis de te dire… » Il cogne dans la bille blanche, qui précipite la bille cerclée verte dans l’une des poches et entraîne la cerclée violette à sa suite. « …que j’étais gaucher. »

french

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